Une réponse généreuse à l'appel de la Mairie et de l'AssociationLe montant des dons s'élèvera au moins à 14900 euros, une somme supérieure à nos prévisions, la Mairie de Juvisy versera une somme égale à ce montant.
S'y ajoute une subvention exceptionnelle de 7500 euros du Conseil Général de l'Essonne obtenue par l'Association. C'est donc 37600 € que nous aurons pu consacrer à l'aide alimentaire sous forme de distributions gratuites ou de ventes à prix très modéré, dont 26500 € envoyés dès le 1er juillet.
Merci à vous tous qui avez contribué à aider les habitants de Tillabéri menacés par la famine, adhérents de l'Association (pour environ 45%), mais aussi enfants et enseignants des écoles primaires, particulièrement la classe de Mme Le Bihan et toute l'école Jean Jaurès motivée par M. Plas, du Collège Buisson, associations de Juvisy, amis ou anonymes émus par l'idée qu'en 2010 des enfants, des femmes, des vieillards, pouvaient encore mourir de faim.
Nos partenaires à Tillabéri dans les opérations d'acquisition et de distribution de vivres :Reposant sur plus de 20 ans de partenariat avec les autorités nigériennes, une bonne connaissance des exigences et susceptibilités réciproques a permis d'aplanir bien des difficultés qu'auraient pu rencontrer d'autres bailleurs de fonds proposant d'apporter ce type d'aide.
Mathieu Bello, notre représentant sur place, a ainsi pu compter sur tous les soutiens sollicités (dès novembre 2009, nous avions acheté 50 tonnes de mil au profit de 15 banques céréalières de Tillabéri).
L'Administratrice Déléguée de Tillabéri (faisant fonction de Maire) nous a, entre autres, aidés à cibler les populations les plus démunies.
Le Gouverneur de la Région a effectué une démarche auprès du Ministre concerné pour nous permettre d'acquérir des céréales à des prix modérés auprès de l'OPVN (Office des Produits Vivriers du Niger).
Le Directeur de l'hôpital a indiqué comment pouvoir augmenter de 50 à 75 le nombre des enfants soignés au CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive) et améliorer la situation de leurs familles.
L'ONG Afrique Verte et le RAIL ont participé à la logistique de l'opération.
Matthieu Bello, coordonnateur à la Coopération
L'acquisition des vivres, leur stockage, les modalités de distributionDans une première phase, 15 tonnes de sorgho, 52 tonnes de maïs, et 10 tonnes de riz ont été acquises auprès de l'OPVN pour 13100000 Fcfa. (20000€). Le mil avait disparu des marchés et les réserves en avaient déjà été consommées.
Trois modes de distribution ont été mis en place :
- Distributions gratuites pour les plus démunis parmi les démunis.
- Ventes à prix très modéré excluant les populations qui ont des revenus assurés (fonctionnaires, commerçants..).
- Fourniture gratuite aux enfants du CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive) de l'hôpital de Tillabéri et au parent qui les accompagne, pendant trois mois (le service a, de plus, été doté par la coopération Juvisy, pour 5500€, de matériel destiné à augmenter sa capacité d'accueil et améliorer la qualité des soins).
Les opérations de distribution (Extraits des rapports de Mathieu Bello, notre coordonnateur à Tillabéri)
« - Les distributions gratuites ont eu lieu sur 3 jours, à partir du 28 juillet, d'abord les villages éloignés(2) (Mari, Daibéri, Tillakaina etc., puis les îles (La ville de Tillabéri compte au moins 50000 habitants, répartis en un centre urbain et des villages sur les îles du Niger ou à l'intérieur des terres sur une surface de 450 km²). 40 tonnes ont été distribués gratuitement suivant un principe établi à l'échelle nationale: 1 sac de 100Kg pour un ménage de sept personnes. 2 sacs de 100Kg au delà de 12 personnes. Les ménages de moins de 7 personnes sont regroupés à 2 ou 3 et reçoivent 1sac pour 7 personnes .
L’opération a touché au moins 2800 personnes ».
Quelques 150 tonnes de céréales vendues à très bas prix ou distribuées gratuitement« - Les ventes à prix très modéré se sont déroulées à Tillabéri centre, Mari et Daibéri. Elles ont été précédées de visites dans les deux villages pour rencontrer le chef du village, il s'agissait de :
. Rappeler les modalités de la vente (présentation obligatoire de la carte de famille, un seul achat par famille par phase);
. Désigner les représentants du village au comité de vente;
. Vérifier l’état du magasin où seront entreposés les vivres;
. Établir un calendrier.
La vente s'est effectuée par sac et par ménage sur présentation du livret de famille, suivant le même barème que la distribution gratuite (1 sac de 100Kg pour sept personnes) . Les informations du livret ont été transcrites dans les fiches de vente. Cela a permis d’identifier les acheteurs et de veiller à ce qu’un ménage ne passe pas plusieurs fois. Pour des questions de précision et de sécurité dans le décompte, il ne fallait surtout pas ouvrir les sacs, sachant que la contenance varie de 95 à 115 voire 120 kilos. Les boîtes de mesure utilisées sont aussi différentes et n’ont pas la même contenance. Bref une vente au détail (boites, tasses etc.) aurait été trop délicate. C'est pour cette raison que nous avons opté pour une vente par sac, tout en laissant la possibilité à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un sac, de se regrouper à 2 ou 3.
Attente d'une distribution gratuite
Le tonnage (5 tonnes) préparé pour les jours de vente n'a permis de satisfaire que (environ) le quart de la demande. Dès 3 heures du matin, une file s'allongeait devant notre point de vente, chacun voulant être parmi le lot des personnes à servir. Avant même l’arrivée du comité (8 heures - 8heures 30) les carnets ont été collectés et empilés par ordre d’arrivée. La quantité programmée a toujours été dépassée, parce que, au terme des 5 tonnes, les gens refusaient de partir et faisait le siège devant le magasin. Impossible de refuser de servir quelqu'un qui fait la queue depuis 3 heures du matin jusqu’à 10 heures voire 11heures. Nous avons été obligés de sortir 1 ou 2 tonnes de plus pour les servir. Malgré tout, chaque jour, nous avons du laisser repartir sans rien entre 100 et 150 personnes. Ceci pour vous donner une idée des besoins.
La vente à prix modéré a touché environ 3000 personnes.
Même dans le Centre ville, contrairement à toutes nos hypothèses sur les différences de revenus des gens entre la ville et la campagne, la situation est très grave. Il fallait voir comment les gens se ruaient devant le magasin pour prendre le maïs ! Tous les autres partenaires ont exclu les gens de la ville de leurs appuis au profit des villages. Du coup les gens de la ville sont devenus encore plus vulnérables. »
Mathieu Bello à Tillabéri poursuit :« Devant cette forte demande, et pour ne pas créer de rupture, et éviter d’éventuelles cohues, je me suis déjà engagé dans la deuxième phase, c'est-à-dire le 2ème cycle d’achat avec les recettes des premières vente à prix modéré.
J’ai donc tâté le terrain de l’OPVN pour savoir si on pouvait, à nouveau avoir quelque chose. J’ai pu avoir 22 tonnes de maïs à 150.000 la tonne contre 240 000 voire 245.000 sur le marché de Tillabéri, mais à la condition de verser l’argent le même jour et d’enlever le stock. Ce que nous avons fait immédiatement.
L’administration et tout le comité sont unanimes pour que ce stock soit destiné au point de vente du centre ville pour desservir essentiellement Tillabéri ville, Tillakaina et les îles voisines.
CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive):Pour les vivres, tout ce qui est prévu pour trois mois est déjà livré; au niveau du matériel fabriqué à Tillabéri une bonne part est disponible. (les deux chariots, le paravent, 19lits sur les 30, 12 matelas sur 30).
Les enfants du Centre seront mieux hospitalisés et le personnel sera dans de meilleures conditions pour faire son travail, la capacité du Centre est augmentée. »