Aspect conjoncturel : les élections municipales du 27 décembre 2009, boycottées par l'opposition au président Tandja viennent d'être annulées par le Conseil Suprême pour le Retour à la Démocratie avant même que les maires issus de ces nouveaux conseils aient été élus et sans qu'à ce jour le CSRD ait précisé qui assure la continuité de la gestion dans les 265 communes du Niger : les maires élus en 2004 ou un fonctionnaire à désigner ? Quelle que soit la solution retenue, il est clair qu'il ne pourra être discuté à nouveau de programme d'action sur plusieurs années que lorsque de nouvelles élections libres auront permis de désigner un conseil et un maire. Ce processus demandera sans doute plusieurs mois et conduira inévitablement à un certain ralentissement des actions prévues en 2010 dans le cadre de l'appui institutionnel et de l'appui aux services publics municipaux (eau, assainissement etc.)
Mais cette situation en principe ne devrait pas trop gêner l'appui que nous souhaitons apporter aux acteurs de la société civil de Tillaberi en faveur du développement, surtout lorsqu'au delà des élus et des services municipaux de la collectivités du Nord, il existe des acteurs de la société civile de cette collectivité motivés pour agir auprès des acteurs de la société civile de la collectivité du Sud : organisations paysannes, organisations de femmes, coopérative, parents d'élèves etc.
Au delà du problème de financement de ces actions, le principal problème qui se pose alors est celui du choix du ou des bénéficiaires de ces actions. Nous nous refusons à faire de l'assistance et nous souhaitons intervenir en appui. Encore faut-il que nous puissions trouver à Tillaberi des groupes constitués porteurs réels de projets de développement afin que ces projets ne soient pas des projets proposés et conçus par nous, au Nord que nos partenaires du Sud acceptent mais ne sont pas réellement approuvés. Ceci implique de notre part et de nos partenaires du RAIL qui agissent avec et pour nous à Tillaberi une attention toutes particulière aux acteurs potentiels du développement à Tillaberi, ceux auxquels nous pouvons apporter notre appui avec une réelle efficacité.
Certes nous connaissons déjà, depuis 20 ans de travail à Tillaberi certains de ces acteurs et nous continuons à travailler avec eux : les enseignants du CES, les groupes de micro crédits, les banques céréalières etc. Mais nous savons aussi que d'autres initiatives suggérées par nous même n'ont pas réellement réussi par manque d'implication réel au projet du coté de Tillaberi : la collecte d'ordures ménagères, malgré nos efforts répétés n'avait pas à l'époque été réellement portée par l'administration municipale et nos efforts sont restés vains.
Nous sommes persuadés qu'il y a de nombreux domaines qui touchent à la vie quotidienne des habitants de Tillaberi et notamment des femmes où nous pourrions apporter notre appui financier et éventuellement technique mais notre action dans ces domaines est conditionnée par l'existence d'un partenaire efficace. C'est ce que nous allons tenter avec le projet de la diffusion de farine pour enfants MISOLA en 2010, grâce à l'appui effectif de l'équipe nigérienne de MISOLA mais il y a sans doute d'autres voies à explorer au cours de nos visites et de notre travail avec le RAIL.
Le développement ne s'impose pas de l'extérieur. Il résulte d'initiatives locales. A nous de les détecter et de les appuyer.