Le 12 mars, les Nigériens ont élu dans le calme Mr Mahamadou ISSOUFOU le premier Président de la septième République (dont certaines très éphémères).
Ce scrutin est le sixième et dernier organisé en 6 mois par le régime de transition issu du coup d'état militaire du 18 février 2010. Ce coup d'état avait mis fin au régime crée par le "coup d'état constitutionnel" du Président TANDJA pour se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième mandat de Président élu.
Les militaires et le Gouvernement dirigé par un civil compétent, mis en place le 18 février 2010 s'étaient donnés pour objectif la restauration de la démocratie dans un délai de 13 mois en faisant adopter une nouvelle constitution, élire des conseils municipaux et régionaux, une Assemblée Nationale et le Président de la République.
Les motifs de satisfaction sont multiples :
- le Gouvernement a géré la crise alimentaire grave de 2010 à la satisfaction d'une large part de la population, contrairement à celle de 2005.
- le Gouvernement a tenu ses engagements de rétablissement de la démocratie au Niger : le Niger après moins de 13 mois est doté à nouveau de toutes ses institutions après des élections pluralistes et dont les résultats ne sont pas contestés.
- conformément à leurs engagements, aucun militaire ou civil des autorités de transition n'a été candidat aux élections qui viennent de s'achever. Ils se retireront après l'intronisation officielle du nouveau Président.
Le respect de tels engagements est suffisamment rare pour saluer et féliciter ceux qui les ont tenus.
Le peuple nigérien, malgré sa pauvreté et la faiblesse de ses ressources a fait preuve d'une grande maturité politique tout au cours de cette période de transition. Une fois de plus depuis 1992/1993, il a fait le choix de la démocratie.
Il a mis à sa tête avec 58% des voix un homme de qualité, diplômé d'une grande école française, ancien cadre supérieur d'une des filiales d'AREVA au Niger. Cet homme s'est engagé dès 1990 en politique. Il fut Premier Ministre de 1993 à 1994, Président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, il fut l'opposant principal au Président TANDJA pendant 10 ans. Il est respecté et a su faire preuve de courage notamment lors des derniers mois du régime de TANDJA.
Le travail qui l'attend pour conduire le développement du Niger dans la démocratie est extrêmement difficile. Les évènements qui déchirent les pays voisins comme la Lybie ou la Côte-d'Ivoire où les exactions des groupes d'Al Quaida ne lui faciliteront pas la tâche.
Nous lui souhaitons un plein succès.
À notre échelle très modeste, dans le cadre de notre coopération avec Tillabéri, nous tenterons d'y contribuer.
André BUSSERY
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