lundi 20 décembre 2010
NIGER : Calendrier électoral 2011.
BILAN DE L'AIDE D'URGENCE AUX HABITANTS DE TILLABERI MENACÉS PAR LA FAMINE
Bilan financier à Juvisy (en euros) | ||||
Dons reçus par l'Association Juvisy-Tillabéri jusqu'au 4 septembre 2010 : Subvention de la Commune de Juvisy Subvention du Conseil Général de L'Essonne Total | 15027 15000 7500 37527 | Envois par l'Association le 1er juillet à Afrique Verte au RAIL Le 18 août à Afrique Verte Total | 22000 4500 11100 37600 | |
Bilan financier au Niger (en euros) | ||||
Reçu de Juvisy Produits des ventes à prix très modérés Total | 37600 18659 56259 | Achat des 149 tonnes de céréales Achats pour le CRENI Dépenses de mise en œuvre Rémunération Afrique Verte Niger Total | 38697 9516 4271 662 53146 | |
Solde disponible 3113 Ce solde disponible est affecté dès fin 2010 à renforcer les capacités des Banques Céréalières et à des opérations d'amélioration des cultures vivrières (cultures maraîchères, cultures attelées …) | ||||
Bilan technique Les 37600 euros reçus de Juvisy et les recettes des 109 tonnes de vente à prix très modéré (un peu inférieur à 50% du prix du marché) ont permis l'acquisition de 149 tonnes de céréales se répartissant comme suit : Mil 45 tonnes - Sorgho 15 tonnes - Riz 10 tonnes - Maïs 79 tonnes A noter que 104 tonnes de céréales ont pu être acquises, grâce à l'appui du Gouverneur de Tillabéri, auprès de l'Office des Produits Vivriers du Niger à un prix inférieur à celui du marché de l'ordre de 40%. Sur ce total, 40 tonnes (35 de maïs et 5 de riz) ont fait l'objet de distributions gratuites sur les îles et dans les villages périphériques de Tillabéri et 109 tonnes de vente à prix très modéré dont 77 au Centre ville (environ 21300 habitants) et 32 tonnes à la périphérie (27000 habitants), s'ajoutant aux 40 tonnes distribués gratuitement. Des comités de vente ont été constitués et formés dans chaque point de vente sous le contrôle de la Mairie et de la Coopération Juvisy. Les ventes se sont opérées par sac de 100 kg pour une famille ou un groupe de 7 personnes. De plus, le Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) de l'hôpital de Tillabéri a reçu les moyens nécessaires à l'accueil et à l'alimentation de 75 enfants et de leurs accompagnatrices pendant 6 mois pour un montant total de 9516€. De plus, sur le financement normal de l'Association Juvisy-Tillabéri, le CRENI a reçu des équipements (lits, matelas, couvertures, draps) pour un montant de 5507€ Au total environ 10500 personnes ont bénéficié, grâce à Juvisy d'un approvisionnement en céréales pendant 1 mois. Merci à tous ceux qui y ont contribué.
Version:1.0 StartHTML:0000000197 EndHTML:0000014252 StartFragment:0000003007 EndFragment:0000014216 SourceURL:file://localhost/Users/enzongongeke/Downloads/Bulletin%20d%C3%A9c%202010%20b.doc Bilan technique Les 37600 euros reçus de Juvisy et les recettes des 109 tonnes de vente à prix très modéré (un peu inférieur à 50% du prix du marché) ont permis l'acquisition de 149 tonnes de céréales se répartissant comme suit : Mil 45 tonnes - Sorgho 15 tonnes - Riz 10 tonnes - Maïs 79 tonnes A noter que 104 tonnes de céréales ont pu être acquises, grâce à l'appui du Gouverneur de Tillabéri, auprès de l'Office des Produits Vivriers du Niger à un prix inférieur à celui du marché de l'ordre de 40%. Sur ce total, 40 tonnes (35 de maïs et 5 de riz) ont fait l'objet de distributions gratuites sur les îles et dans les villages périphériques de Tillabéri et 109 tonnes de vente à prix très modéré dont 77 au Centre ville (environ 21300 habitants) et 32 tonnes à la périphérie (27000 habitants), s'ajoutant aux 40 tonnes distribués gratuitement. Des comités de vente ont été constitués et formés dans chaque point de vente sous le contrôle de la Mairie et de la Coopération Juvisy. Les ventes se sont opérées par sac de 100 kg pour une famille ou un groupe de 7 personnes. De plus, le Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) de l'hôpital de Tillabéri a reçu les moyens nécessaires à l'accueil et à l'alimentation de 75 enfants et de leurs accompagnatrices pendant 6 mois pour un montant total de 9516€. De plus, sur le financement normal de l'Association Juvisy-Tillabéri, le CRENI a reçu des équipements (lits, matelas, couvertures, draps) pour un montant de 5507€ Au total environ 10500 personnes ont bénéficié, grâce à Juvisy d'un approvisionnement en céréales pendant 1 mois. Merci à tous ceux qui y ont contribué. La satisfaction des bénéficiaires Les autorités ont beaucoup apprécié le tact avec lequel cette opération a été menée notamment en associant pleinement les autorités administratives locales à différents niveaux, les chefs des villages et des quartiers, et en s’appuyant sur les compétences et l’expérience des services techniques, tant départementaux que municipaux. Interrogées à la fin de l’opération, les autorités ont toutes salué ce geste très solidaire et se sont réjouies du bon déroulement de l’opération. Bénéficiaire directe de l’opération, la population a très bien apprécié cette action. La population a principalement mis en évidence trois aspects de l’opération qui ont fait qu’elle a eu un impact jamais égalé par les opérations des autres partenaires : - le fait, pour la vente à prix très modéré (VPTM) particulièrement, d’espacer les calendriers des ventes, a permis de maintenir une certaine disponibilité en vivres dans les différents points de vente sur une plus ou moins longue période. - le fait de décentraliser la vente en créant des points de vente a permis de rapprocher davantage les vivres des consommateurs avec en prime une économie de déplacement jusqu’à Tillabéri. - le fait que notre opération a enfin tenu compte des habitudes alimentaires en proposant à chaque groupe, selon ses goûts, soit du riz, soit du maïs, soit du sorgho. En outre notre opération a tenu compte autant que faire se peut, des revenus moyens de chaque groupe en donnant gratuitement ou en proposant les vivres à des prix très modérés. Enfin, ce que la population a aimé le plus c’est que nous ayons proposé aux consommateurs du mil, base alimentaire de tous les groupes, à un moment où cette denrée se vendait à un prix d’or sur le marché et n’était accessible qu’à quelques rares privilégiés de la ville. En effet, aucun partenaire en dehors de Juvisy, n’a distribué ou vendu à prix modéré du mil dans le cadre de la lutte contre l'insécurité alimentaire dans la commune de Tillabéri. Extrait du rapport de nos partenaires nigériens sur l'aide d'urgence apportée aux habitants de Tillabéri (Bientôt disponible sur notre blog) |
RENTRÉE SCOLAIRE AU CES DE TILLABERI
BEPC 78,26% de reçus
Bac 32,46% Depuis une réforme draconienne mise en œuvre il y a trois ans, à l'échelle du pays, les pourcentages de réussite au baccalauréat ne dépassent pas 25% ! Bravo aux élèves et à leurs professeurs !
Par contre on doit déplorer le très grand nombre des exclusions en 6ème (plus du tiers des effectifs ) et en Seconde (près d'un quart).
Deux explications pour la classe de 6ème, le très bas niveau à l'entrée au Collège et les conditions très difficiles dans lesquelles se sont faits les enseignements dans des classes de plus de cent élèves.
En Seconde les exclusions sont souvent des abandons d'élèves qui finalement après le BEPC choisissent d'entrer à l'Ecole Normale, de rejoindre l'armée, la gendarmerie, la police, la garde républicaine ou .. d'exercer sans formation pédagogique le métier d'instituteur.
On retrouve les mêmes difficultés depuis la rentrée de septembre 2010.
Rentrée 2010
Classes Effectifs moyens
6ème 122
5ème 87
4ème 67
3ème 77
2e 63
1ère 67
Tle 48
(Non, la rédaction n'a pas commis d'erreur !)
Ces chiffres, à eux seuls, disent toute la difficulté du travail dans notre établissement. L'effectif de chaque classe de 6ème dépasse les 120 élèves. Manque de salles de cours, à nouveau manque de tables-bancs, des élèves sont assis à même le sol et partout à 5 par table. Impossible pour tous les élèves d'ouvrir leurs cahiers en même temps sur la table, certains doivent écrire sur leurs genoux.
Et, c’est dans ces conditions qu’on attend de bons résultats !
Issa Hassane
Censeur au CES
NOMINATION À LA BIBLIOTHÈQUE DE TILLABERI
"Mademoiselle Zeinabou Seini Issaka précédemment aide-biblio-thécaire est nommée responsable de la bibliothèque en remplacement de M. Amadou Beidou Yayé muté".
Service communal, soutenu depuis toujours par la "coopération Juvisy", la bibliothèque de Tilla-béri compte environ 8000 livres et 529 abonnés.
L'abonnement coûte, 1,5 euro par an pour un adulte, 30 centimes d'euro pour un scolaire du primaire. La bibliothèque est animée par une commission composée du Maire, du bibliothécaire, du directeur de la MJC, d'un représentant de la "coopération Juvisy", d'enseignants du primaire et du CES, de représentants des usagers.
Des animations y sont, en principe, organisées chaque mercredi et samedi soir.
On y trouve aussi un cybercafé fonctionnel.
S'y ajoute, financé par la "coopération Juvisy", un réseau de lecture, composé de 7 malles itinérantes. Chaque malle compte 150 livres, et est placée durant l'année scolaire dans un village. Elle est gérée sur place par un comité de gestion composé de cinq personnes dont un animateur formé et rémunéré. Les enfants empruntent des livres le mercredi pour une semaine et l'animateur les assiste dans leur lecture, en liaison avec les enseignants.
Félicitations à la nouvelle promue ! Nous espérons qu'elle relancera le service, dont le fonctionnement au quotidien, posait de nombreux problèmes. Nous souhaitons pouvoir compter sur elle pour utiliser le plus efficacement possible la possibilité d'acquérir des livres et d'en acheminer depuis Juvisy.
Peut-être les bibliothécaires de Juvisy, le "groupe bibliothèque" de l'association Juvisy Tilloabéri vont-ils avoir enfin en Mademoiselle Zeinabou Seyni Issaka la partenaire qu'ils appellent de leurs vœux depuis bien longtemps.
Claude Dumond
L’AFRIQUE NOIRE EST-ELLE MAUDITE ? MOUSSA KONATÉ (Ed. Fayard)
L’auteur lui-même malien, répond, dès le début de son ouvrage : Le problème de l’Afrique n’est pas celui du continent mais celui des sociétés africaines. C’est dans l’étude précise et méthodique des valeurs traditionnelles qui sont le fondement de la société africaine et des dérives de celles-ci qu’il voit la principale cause des problèmes de développement. Il a conscience qu’en s’attaquant à la société africaine, il donne des armes aux racistes mais pense que cette critique, telle qu’il la conduit, est salutaire pour que l’Afrique avance et sorte justement des clichés racistes.
Il ne nie pas les grandes causes que sont l’esclavagisme et la colonisation mais les présente de façon un peu nouvelle pour un écrivain africain en dénonçant le silence des auteurs noirs sur la responsabilité des grandes familles royales africaines qui ont bénéficié de la traite des esclaves, sur le rôle des négriers arabes qui ont précédé le commerce triangulaire dominé par les occidentaux. Il insiste sur le fait qu’il n’y a pas eu de « colonisation positive » en Afrique Noire (routes, hôpitaux etc ont été construits par le travail forcé de milliers d’Africains) et que la souffrance de l’occupation coloniale est encore très présente dans les mémoires villageoises. La colonisation a eu comme conséquences néfastes sur la société africaine de renforcer les rivalités entre ethnies et tribus manipulées par le colonisateur, et l’école à l’européenne a fait disparaître le message des ancêtres en lui substituant le « savoir blanc ». Humiliés, convaincus de l’infériorité de leurs cultures, les Africains ont fini par intégrer les stéréotypes sur l’Afrique. La société africaine s’est alors repliée sur elle-même et sur ses valeurs ancestrales. Les élites qui sont allées à l’école européenne ont assimilé le modèle occidental (savoir, modernisme) tout en conservant pour leur vie personnelle le modèle ancestral.En tête de ces valeurs, servant de moteur à la société noire africaine, se trouve le Pacte de Solidarité : Chaque individu appartient à une sorte de chaîne sociale qui perpétue le pacte originel le liant à ses ancêtres, à ses parents et alliés. De la naissance à la mort, chaque être humain doit tout à la famille et à ses alliés. L’enfant est protégé, pris en charge par l’ensemble de la famille et la personne âgée est respectée comme représentant l’ultime étape du cycle de l’individu, le référant des ancêtres. « Celui qui a reçu donnera à son tour », tel est le principe de base de cette solidarité. Cela entraîne des obligations comme d’ouvrir sa maison et sa table aux parents et alliés, d’aider ceux qui en ont besoin. Les crèches et les maisons de retraite s’avèrent inutiles dans ce système. L’individu isolé n’existe pas, la convivialité règne entre parents, voisins etc (d’où le succés des téléphones portables en Afrique)…Le mariage ne peut s’inscrire que comme la perpétuation de ce pacte de solidarité, arrangé pour souder le groupe familial. Pour résumer, nous dirons que l’individu n’existe que dans le groupe (famille, tribu, ethnie) et le groupe a le devoir de se défendre. Se soumettre au pacte familial entraîne la bénédiction sur sa vie et sur celle de ses proches, rebelle au pacte, on est marginalisé et en proie à la malédiction. L’importance de la sorcellerie vient de ce rapport à l’irrationnel qui met de la malédiction partout. On va chez le marabout pour s’en prémunir.
L’auteur s’attache aussi à analyser deux caractéristiques de la société africaine traditionnelle, pour les dénoncer d’ailleurs de façon vigoureuse, le statut inférieur de la femme et les castes.
La polygamie et les mutilations sexuelles subies par les femmes ne sont pour lui que l’expression de la volonté de domination masculine. Les femmes sont perçues comme d’éternelles mineures, dépendant du père, du mari, des fils….La polygamie comme l’excision empêchent toute relation sincère entre un homme et une femme, entretiennent rancunes et tensions, jalousies au sein des familles. L’argent ou les conditions matérielles sont les seuls liens des couples (importance des dots). L’auteur dénonce de même la société de castes, chacun ayant par son ancêtre lointain un rôle, une profession attribuée. Le nom de chacun sert de carte d’identité pour repérer le noble, le griot ou le tisserand. Par ce système, toute initiative individuelle, tout esprit créatif, se trouvent écrasés et l’on voit sans étonnement ceux des castes nobles devenir dirigeants. La société en est figée et limitée par une foule d’interdits. Et les interdits, respectés car ancestraux renforcent le pouvoir des castes.
L’auteur montre ensuite comment les dévoiements et les dérives des valeurs traditionnelles sont responsables d’une grande partie des problèmes de l’Afrique noire actuelle
Repliée sur elle-même et ses valeurs ancestrales dans une posture de résistance face au colonialisme, la société africaine s’est sclérosée et dévoyée. L’accès à l’Indépendance n’a rien changé. Un nouveau pacte a été conclu entre élites au pouvoir et ex-colonisateurs pour la gouvernance des états mais le pacte familial ancestral régit toujours la société. Or c’est ce dernier pacte qui s’est déformé et dévoyé. La solidarité et la convivialité originelles ont engendré la corruption, la paresse et le parasitisme. Ainsi, la notion de famille se confond avec celle d’Etat, ce qui entraîne le népotisme, le clientélisme et le tribalisme. La fonction publique, héritage occidental et colonial, se privatise. L’auteur donne deux exemples très concrets en ce qui concerne l’espace public : les rues, les places, dans les villes africaines, sont sales, des dépotoirs à ciel ouvert. Elles contrastent avec la propreté de l’intérieur des concessions où vivent les familles tout simplement parce que la notion de « public » n’a aucune réalité pour un Africain alors que la « famille » lui sert de référence constante.
De même, dans un bus, le contrôleur ne pourra pas faire payer un ticket à un parent sans encourir la colère de ce dernier qui le maudira…On comprend alors que le favoritisme règne partout. Quand on parle de la corruption des partis politiques africains, il faut mettre cela en relation avec le fait qu’un parti c’est avant tout une famille, une tribu, une ethnie et que la solidarité entre les membres du groupe est plus importante que tout. La convivialité, le fait de se retrouver pour tous les évènements de la vie, entraîne les désirs de « paraître », l’importance accordée aux vêtements (la Sape au Congo). Ajoutée au devoir de solidarité, elle conduit tout droit au parasitisme de groupes entiers d’individus qui attendent l’aide de plus fortunés qu’eux ou réputés comme tels. Toute initiative, tout esprit d’entreprise s’en trouvent empêchés. On embauche des incompétents parce que ce sont des parents. Les élites africaines, pour échapper à la pression familiale, qui ne cesse de demander de l’aide, préfèrent s’exiler. Même les Africains, qui quittent leur village en risquant mille fois leur vie et qui travaillent pour de pauvres salaires en Europe, ne peuvent se soustraire à la règle d’envoyer les trois quarts de ce qu’ils gagnent à leur famille.
Alors quelles sont les solutions préconisées par l’auteur ? Moussa Konaté veut adapter les valeurs traditionnelles de la société africaine, les faire évoluer vers un certain modernisme.
La première réforme est de permettre à l’individu d’affirmer sa liberté, de le débarrasser du « carcan » des interdits et des habitudes qui se disent ancestraux mais qui en sont des dérives. La garantie des libertés, une répartition plus équitable des richesses, un état- providence, notions héritées des démocraties occidentales, feront des états africains des états modernes. Du patrimoine ancestral, il en conserve une forme d’humanisme avec les principes fondamentaux de solidarité, respect de la vieillesse, protection de l’enfant, détachement des biens matériels. Cet humanisme doit être enseigné dans des écoles entièrement réformées. Il ne veut plus ni des écoles traditionnelles africaines où l’enfant est réduit à répéter à l’infini des préceptes, empêché de s’exprimer, soumis entièrement à la loi des ancêtres, (seules activités permises étant le sport et la danse…) ni des écoles à l’occidental qui ont été réservées à une minorité et enseignent dans la langue des colonisateurs. L’école modèle doit réconcilier la formation moderne de l’individu et les valeurs ancestrales. Enfin, il faut enseigner dans les langues locales si on veut toucher la masse paysanne. Les langues africaines représentent l’âme du peuple et seront le véhicule indispensable de la réforme. Pas de démocraties possibles sans expression dans les langues locales.
C’est donc à toute une réforme de la société africaine que l’auteur aspire : où la liberté individuelle et le travail auront leur place, où le savoir sera démocratisé, où les castes seront abolies, où les femmes seront les égales des hommes mais où se maintiendra la solidarité familiale et où on inventera une nouvelle solidarité, la solidarité nationale.
Un livre qui invite à repenser notre analyse des maux de l'Afrique, l'appui au développement, les échanges, ….
Marie-Claire Roux
MAIL DE DIÉGO ET AZIZ (29 novembre 2010).
Bonsoir très cher Plas!
Je ne sais par où commencer pour m’adresser à vous , mais je crois que je commencerais par dire merci ! On dit généralement que l’être humain est un livre en quoi Dieu lui-même écrit, et je crois qu’en vous il a écrit sur les valeurs humaines, la grandeur et la solidarité.
Il m’était plusieurs fois arrivé de très peu croire aux relations humaines, mais vous venez de me convaincre à jamais qu’elles sont la plus grande richesse de l’humanité.
J’aimerais pouvoir agir pour montrer ma gratitude envers vous car vous n’aviez pas que parlé pour me montrer le musée de l’hospitalité qui siège en vous, mais vous aviez parlé pour me le faire découvrir. Je perd les mots vraiment qu’il faudrait pour continuer à exprimer ma fierté.
Je m’arrête là et je redis merci pour tout ! Faites envoyer ce message à tous ceux qui ont tout donné pour rendre notre séjour agréable et inoubliable ! ! Quant aux petites nous aimerions vraiment les embrasser car elles sont championnes, dites le leur !
Soubassé ( Diego et Aziz)
AU LYCÉE MARCEL PAGNOL
Jeudi 25 novembre, Diego et Aziz du groupe Soubassé sont intervenus dans une classe de Terminale S du lycée.
Après avoir écouté leur chanson Pauvreté qui évoque certains maux de l’Afrique, la discussion s’est engagée avec la quinzaine d’élèves présents. Une question a porté sur leurs influences musicales. Diego a expliqué que la musique mandingue avait une grande influence, notamment dans leur façon d’utiliser la guitare : « nous avons les mêmes instruments que vous mais ce ne sont pas les mêmes sons ». Une élève leur a demandé comment ils avaient pu faire des études alors que seuls 30% de la population est alphabétisée. L’un et l’autre ont répondu qu’ils avaient eu la chance d’avoir des parents instituteurs. Un élève leur a demandé s’ils envisageaient de quitter le Niger. « Non, car c’est au Niger que nos chansons peuvent être utiles, pour cette raison nous chantons en français mais aussi en zerma, en peul et en haoussa pour que notre message puisse parvenir à ceux à qui il s’adresse ».
A la fin de la séance, Diego et Aziz ont interprété "a capella" leur chanson « Fifi » qui dénonce le mariage forcé des petites filles après avoir expliqué que cette chanson évoquait une petite fille qu’ils avaient connue. Ils ont été chaleureusement applaudis par les élèves et une photo de groupe a clôturé la séance.
Quelques heures plus tard, ils quittaient la France pour le Niger…sous les premières neiges.
Roger Revuz
ECHANGES
dimanche 17 octobre 2010
Calendrier électoral pour le Niger (non définitif)
Source: RFI
31 octobre 2010 : Referendum constitutionnel
27 novembre 2010 : Élections locales (communes)
3 janvier 2011 : 1er tour des présidentielles, couplé aux élections législatives
14 janvier 2011 : 2ème tour des présidentielles, pour une investiture prévue le 11 mars
Premier bilan de l'aide d'urgence aux habitants de Tillabéri menacés par la famine
Une réponse généreuse à l'appel de la Mairie et de l'Association
S'y ajoute une subvention exceptionnelle de 7500 euros du Conseil Général de l'Essonne obtenue par l'Association. C'est donc 37600 € que nous aurons pu consacrer à l'aide alimentaire sous forme de distributions gratuites ou de ventes à prix très modéré, dont 26500 € envoyés dès le 1er juillet.
Merci à vous tous qui avez contribué à aider les habitants de Tillabéri menacés par la famine, adhérents de l'Association (pour environ 45%), mais aussi enfants et enseignants des écoles primaires, particulièrement la classe de Mme Le Bihan et toute l'école Jean Jaurès motivée par M. Plas, du Collège Buisson, associations de Juvisy, amis ou anonymes émus par l'idée qu'en 2010 des enfants, des femmes, des vieillards, pouvaient encore mourir de faim.
Nos partenaires à Tillabéri dans les opérations d'acquisition et de distribution de vivres :
Mathieu Bello, notre représentant sur place, a ainsi pu compter sur tous les soutiens sollicités (dès novembre 2009, nous avions acheté 50 tonnes de mil au profit de 15 banques céréalières de Tillabéri).
L'Administratrice Déléguée de Tillabéri (faisant fonction de Maire) nous a, entre autres, aidés à cibler les populations les plus démunies.
Le Gouverneur de la Région a effectué une démarche auprès du Ministre concerné pour nous permettre d'acquérir des céréales à des prix modérés auprès de l'OPVN (Office des Produits Vivriers du Niger).
Le Directeur de l'hôpital a indiqué comment pouvoir augmenter de 50 à 75 le nombre des enfants soignés au CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive) et améliorer la situation de leurs familles.
L'ONG Afrique Verte et le RAIL ont participé à la logistique de l'opération.
L'acquisition des vivres, leur stockage, les modalités de distribution
Trois modes de distribution ont été mis en place :
- Distributions gratuites pour les plus démunis parmi les démunis.
- Ventes à prix très modéré excluant les populations qui ont des revenus assurés (fonctionnaires, commerçants..).
- Fourniture gratuite aux enfants du CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive) de l'hôpital de Tillabéri et au parent qui les accompagne, pendant trois mois (le service a, de plus, été doté par la coopération Juvisy, pour 5500€, de matériel destiné à augmenter sa capacité d'accueil et améliorer la qualité des soins).
« - Les distributions gratuites ont eu lieu sur 3 jours, à partir du 28 juillet, d'abord les villages éloignés(2) (Mari, Daibéri, Tillakaina etc., puis les îles (La ville de Tillabéri compte au moins 50000 habitants, répartis en un centre urbain et des villages sur les îles du Niger ou à l'intérieur des terres sur une surface de 450 km²). 40 tonnes ont été distribués gratuitement suivant un principe établi à l'échelle nationale: 1 sac de 100Kg pour un ménage de sept personnes. 2 sacs de 100Kg au delà de 12 personnes. Les ménages de moins de 7 personnes sont regroupés à 2 ou 3 et reçoivent 1sac pour 7 personnes .
L’opération a touché au moins 2800 personnes ».
Quelques 150 tonnes de céréales vendues à très bas prix ou distribuées gratuitement
. Rappeler les modalités de la vente (présentation obligatoire de la carte de famille, un seul achat par famille par phase);
. Désigner les représentants du village au comité de vente;
. Vérifier l’état du magasin où seront entreposés les vivres;
. Établir un calendrier.
La vente s'est effectuée par sac et par ménage sur présentation du livret de famille, suivant le même barème que la distribution gratuite (1 sac de 100Kg pour sept personnes) . Les informations du livret ont été transcrites dans les fiches de vente. Cela a permis d’identifier les acheteurs et de veiller à ce qu’un ménage ne passe pas plusieurs fois. Pour des questions de précision et de sécurité dans le décompte, il ne fallait surtout pas ouvrir les sacs, sachant que la contenance varie de 95 à 115 voire 120 kilos. Les boîtes de mesure utilisées sont aussi différentes et n’ont pas la même contenance. Bref une vente au détail (boites, tasses etc.) aurait été trop délicate. C'est pour cette raison que nous avons opté pour une vente par sac, tout en laissant la possibilité à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un sac, de se regrouper à 2 ou 3.
La vente à prix modéré a touché environ 3000 personnes.
Mathieu Bello à Tillabéri poursuit :
J’ai donc tâté le terrain de l’OPVN pour savoir si on pouvait, à nouveau avoir quelque chose. J’ai pu avoir 22 tonnes de maïs à 150.000 la tonne contre 240 000 voire 245.000 sur le marché de Tillabéri, mais à la condition de verser l’argent le même jour et d’enlever le stock. Ce que nous avons fait immédiatement.
L’administration et tout le comité sont unanimes pour que ce stock soit destiné au point de vente du centre ville pour desservir essentiellement Tillabéri ville, Tillakaina et les îles voisines.
CRENI (Centre de REcupération Nutritionnelle Intensive):
Les enfants du Centre seront mieux hospitalisés et le personnel sera dans de meilleures conditions pour faire son travail, la capacité du Centre est augmentée. »
samedi 17 juillet 2010
La collecte continue
Hôtel de ville de Juvisy sur Orge
91265 Juvisy sur Orge Cédex BP56
Où en est-on de l'opération anti famine à Tillabéri?
A ce jour (16 juillet) 13 600€ on été collectés auprès de 193 donateurs par chèque et de très nombreux donateurs en espèces.
Sur ces 193 donateurs 84 sont des donateurs nouveaux de notre association, ce qui ne peut que nous réjouir. A noter que 6 associations de Juvisy ont donné 1 650€ et que enfants, enseignants et parents d'élèves de l'école primaire Jean Jaurès ont collecté à eux seuls 1 182€ à travers les dons et la vente d'objets préparés par les élèves pour la fête de l'école.
Bravo et merci à tous.
Compte-tenu de l'engagement de la mairie de Juvisy à verser une subvention égale aux dons, nous disposons très certainement d'au moins 27 200€ et sans doute un peu davantage du fait des chèques encore à venir.
2. L'affectation des dons à Tillabéri
- en apportant sur notre budjet normal 5 000€ pour mieux équiper le centre et porter sa capacité d'accueil de 50 à 75 enfants;
- en prenant en charge totalement l'alimentation de ces 75 enfants et de la personne qui les accompagne (leur mère ou autre personne de la famille) pendant au moins 3 mois. En effet, les malades ne sont pas nourris à l'hôpital de Tillabéri et leur famille doit y pourvoir. Au moins 4 500€ pris sur les dons seront consacrés à cette action. Cette somme a été envoyée le 1er juillet.
3. La mise en œuvre : un geste important du gouverneur de Tillabéri
Cette décision permettra d'acquérir un peu plus de 100 tonnes de mil, ou de céréales équivalentes.
vendredi 16 juillet 2010
Espoir
Les météorologues prévoient une probabilité de 75% d'une pluviométrie supérieure à la moyenne, mais ne peuvent prévoir la régularité dans le temps des chutes de pluie ce qui est essentiel pour garantir une bonne récolte et... pour éviter les inondations !
jeudi 8 juillet 2010
DE LA CREATION ARTISTIQUE MALGRE TOUT….
Après plus de 8 ans d’existence, le groupe Soubasse originaire de Tillaberi sort enfin son premier album. MIRROIR DE L’AFRIQUE Vol.1 CD 8 titres disponible à Juvisy-sur-Orge. Vous pouvez l’acheter à 5 euros directement à la maison des jumelages.
mardi 6 juillet 2010
NIGER - LA FAMINE FAIT A NOUVEAU PARLER D'ELLE.
Après les mauvaises récoltes de 2009, le pays est frappé par une nouvelle crise alimentaire. Chris Stewart, fondateur du groupe Genesis et grand voyageur, lance un cri d’alarme.
Cliquer ici pour lire l'article
vendredi 18 juin 2010
ACTION CONTRE LA FAMINE À TILLABÉRI
Réponses aux trois questions de commentaires sur l'utilisation des dons collectés à Juvisy au profit des habitants de Tillabéri.Tout d'abord merci de ces questions qui sont pour nous une opportunité de préciser les modalités de l'action qui se met en place à Tillabéri avec l'argent des Juvisiens et de leurs amis.
1 - Les bénéficiaires de cette action :
Nous n'avons pas les moyens de répondre aux besoins alimentaires des quelques 50 000 habitants de la commune de Tillabéri jusqu'à début octobre où la récolte 2010 sera disponible. Tillabéri est au bord du fleuve Niger, quelques 8 à 9 000 personnes vivent sur 5 îles au milieu du Niger et des périmètres irrigués importants existent le long du Niger produisant du riz et des cultures maraîchères. De plus une partie significative de la population (notamment les fonctionnaires, Tillabéri étant préfecture de région) disposent de revenus, certes modestes, (50 à 100 € par mois) mais à peu près réguliers et malgré les prix élevés du mil, du riz et des autres céréales importés, peut néanmoins se les procurer.
La situation est par contre différente pour les populations des villages et quartiers éloignés du fleuve pour lesquelles la récolte de mil 2009 a été pratiquement nulle et n'ont pratiquement pas de ressources de substitution. La vente de bétail (bovin ou ovin) pour se procurer des ressources ne rapporte que très peu d'argent : d'une part la pénurie de fourrage et d'aliments du bétail a conduit à un amaigrissement très important et d'autre part, l'afflux de bétail à vendre a fait baisser les prix jusqu'à moins de 20% de leur valeur habituelle.
C'est donc cette population isolée dans des villages de 4 à 500 habitants difficilement accessibles sur les 450 km² du territoire de Tillabéri qui est désignée comme cible prioritaire de notre action. Elle peut être estimée entre 15 à 18 000 personnes.
Une action spécifique en direction des enfants a été envisagée :
par la création de "cantines scolaires" avec l'appui des comités de parents dans la majorité des 33 "écoles de bases" de Tillabéri. Mais les vacances commençant aussi début juillet rendent inefficace cette solution,
et par un appui aux enfants dénutris sévères accueillis à l'hôpital de Tillabéri.
2 - Les modalités d'action :
L'acquisition des céréales.
Les collectivités françaises engagées au Niger se sont concertées depuis avril 2010 pour coordonner leur action. Elles ont décidé de demander à Afrique Verte, ONG d'origine française, avec une association "filiale" au Niger de confier la mission d'acquérir dans les meilleures conditions possibles les céréales à distribuer ou vendre à des prix modérés très inférieurs aux prix du marché.
Afrique Verte est spécialisée dans la mise en place d'organisations paysannes, de bourses céréalières. Plusieurs collectivités françaises, dont Juvisy, travaillent avec Afrique Verte. Il est probable qu'une partie du mil sera acquis au Burkina Faso, voisin du Niger, où les prix sont sensiblement inférieurs à ceux pratiqués au Niger. (Tillabéri, avec Agades, est la ville la plus chère du Niger pour les céréales)
La distribution.
C'est le point le plus délicat pour s'assurer que notre aide va bien à ceux qui en ont le plus besoin. Cette distribution sera organisée :
par l'équipe de la coopération de Juvisy à Tillabéri : trois Nigériens sous la responsabilité de Mathieu Bello, coordinateur en place depuis octobre 2004 à Tillabéri et auquel nous faisons toute confiance.
en liaison étroite avec les autorités locales : qui ont à assurer, avec les services de l'Etat, des ventes à prix modéré (20€ le sac de 100 kg de mil) de 597 tonnes de mil apportées par l'Etat.
Ils auront notamment à décider du choix entre vente à prix très modéré, ce qui permet d'augmenter le volume distribué ou distribution gratuite pour les villages les plus démunis.
à organiser le transport jusqu'aux lieux de distribution.
à mettre en place, comme cela a déjà été fait en 1998, des "comités de gestion" par point de distribution avec une quantité maximale attribuée par famille.
Ces modalités tiendront compte des autres distributions constatées à Tillabéri (Organisations Plan, Islamic Relief, etc ..) et de leur pratiques.
3 - Avons nous pensé aux semences nécessaires pour les futures récoltes ? :
Oui et de deux manières : dès mars 2010 et à la suite de deux expériences en 2008 et 2009, un programme a été mis en place à Tillabéri avec Afrique Verte et avec l'appui de la commune de Juvisy pour introduire des semences améliorées mieux adaptées aux conditions climatiques de Tillabéri.
rien n'interdira d'utiliser le mil distribué ou vendu pour assurer les premières semences dès les premières pluies de juin-juillet.
Enfin trois informations complémentaires : Le montant total de la collecte, à la date du 16 juin, s'élève à 10 050 €. Compte tenu de la subvention de la commune d'un montant égal cela représente pour 15 000 bénéficiaires potentiels de quoi s'alimenter pendant huit jours alors qu'il faut tenir jusqu'au début octobre…
Le Conseil Général de l'Essonne a été sollicité pour un appui complémentaire. La réponse sera sans doute positive, mais ne peut être chiffrée aujourd'hui. Elle sera connue le 6 juillet.
Dès novembre 2009, 50 tonnes de mil avaient été financées par l'association Juvisy-Tillabéri au profit des quinze banques céréalières de Tillabéri (1150 adhérents) bénéficiant de notre appui. Ce stock est en cours d'épuisement le prix de vente a été de 70% du prix d'achat.(31 € les 100 Kg)